L’énergie que vous consommez à imaginer l’avenir sous des aspects est essentiellement négative. Vous vous condamnez à un immobilisme frileux, masquant les fabuleuses opportunités de changement qui s’offrent à nous. Comment, dès lors, se libérer définitivement de la peur du lendemain pour enfin adhérer et participer sereinement au flux merveilleux de la vie ?
Si, au nom d’un principe de réalité, il n’est pas question d’occulter une conjoncture peu réjouissante et de se voiler la face, il est tout aussi néfaste de se complaire dans le défaitisme. Mantak Chia, maître taoïste et auteur de « La sagesse émotionnelle », explique que nous vivons dans une société essentiellement régie par la peur. Les médias renforcent nos peurs en se focalisant sur les catastrophes, les meurtres, les délits, et les guerres. Il affirme que certains dirigeants politiques jouent un rôle en nous convainquant que nous vivons dans un monde dangereux et perfide et qu’ils nous protégeront si nous soutenons leur politique. Cette dernière affirmation doit surtout être interprétée symboliquement comme une invitation à ne pas se laisser influencer et manipuler par la morosité ambiante. Les sagesses de toutes les époques affirment, en effet, que les véritables solutions sont à trouver en soi…
La philosophie universelle du « ici et maintenant », « Hic et nunc » est l’origine latine du fameux « Ici et maintenant », véhiculé par la mouvance du Développement personnel. On retrouve cette expression dans le Zen japonais et dans le « Véda » hindou. Originellement emprunté au poète Horace, c’est aussi le philosophe Épicure qui véhicule ce Hic et nunc. Il y associe en même temps l’exhortation Carpe diem signifiant Cueille le temps qui passe. Si, sur tous les continents et depuis des millénaires, la philosophie insiste sur l’importance du temps présent, c’est bien qu’il constitue, in fine, la seule réalité sur laquelle il convient de se centrer pour accéder à la sérénité. À quoi sert, en effet, de ressasser un passé qui n’est plus et de craindre un avenir qui n’est pas ? Même les Évangiles chrétiens adhèrent au Hic et nunc : Ne vous souciez donc pas du lendemain ; le lendemain aura soin de lui-même. À chaque jour suffit sa peine.
Si vous avez en vous cette certitude que seul le moment présent est riche d’intérêt, une réunification du corps, du cœur et de l’esprit est désormais possible, empêchant ainsi le mental de dériver. Toute l’efficacité des techniques de relaxation, des méthodes de méditation consiste justement à ramener le psychisme à l’endroit où se trouve réellement le corps, donc ici et maintenant. Pour y parvenir, il suffit de porter son attention sur le souffle. Un état de paix se met alors progressivement en place.
Pour vous en convaincre, faites l’expérience : la prochaine fois qu’une inquiétude quant au futur vous taraudera, lâchez ce que vous êtes en train de faire et observez simplement le flux et le reflux de votre respiration pendant quelques minutes. Ne pensez à rien d’autre et restez concentré sur vos sensations physiques. Même si votre souci refait surface après l’exercice, vous aurez au moins expérimenté que votre peur n’est que le fruit de votre esprit. La leçon à en tirer : il est impossible de penser à deux choses en même temps. Ainsi, si vous observez votre souffle, il n’y a plus de place pour la peur, du moins pendant cette période.
Pour exemple, plutôt que de vous focaliser sur l’angoisse d’une épreuve à venir, préférez diriger votre esprit sur cet événement comme si vous l’aviez déjà réussi.
La pensée est créatrice, votre peur n’a aucune raison d’être, elle disparaîtra et une belle confiance en vous la remplacera.
Vous êtes le contenant d’une force de vie inépuisable, vous savez dépasser tous les obstacles.
Sources : Mantak Chia, maître taoïste et auteur de « La sagesse émotionnelle », Jean-Luc Privat.
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